Pour beaucoup d’expats c’était une aberration : à Amsterdam, la capitale des Pays-Bas, l’offre éducative en français s’arrêtait au CM2. D’ici quelques mois et années, cela sera, je l’espère en tous les cas, de l’histoire ancienne avec l’arrivée du groupe IEG et de l’International French School sur le marché de l’éducation en français aux Pays-Bas.
Un petit peu d’histoire
Aux Pays-Bas, il existe deux antennes d’un même établissement : le Lycée Vincent Van Gogh. A La Haye, l’établissement propose tous les niveaux. A Amsterdam, l’offre s’est longtemps arrêtée au CM2 à la grande frustration des parents. L’AEFE a longtemps indiqué que le développement d’Amsterdam n’était pas d’actualité. Le lycée Vincent Van Gogh est un établissement en gestion directe.
La fondation un collège français à Amsterdam
Pendant des années, si des parents avaient signalé leur volonté d’avoir un collège, jamais ils n’avaient eux-mêmes retroussé les manches. Cela changea il y a quelques années. Je me souviens que, lors d’une permanence d’élue début 2017, plusieurs parents très motivés m’avaient consultée. Ils m’indiquèrent leur volonté ferme de s’engager à la création d’un collège français à Amsterdam. Ce groupe, sous la houlette de Marie Cordonnier, Aurélie Rimasson et Céline Castanet, se constitua en fondation et travailla sur un projet, un business plan et à une mobilisation de différents acteurs à Amsterdam et Paris. De mon côté, j’ai pu à l’époque (non sans mal), avec mes collègues conseillers, mettre cette question à l’ordre du jour d’une réunion informelle avec l’ambassadeur et le conseiller de coopération culturelle de l’époque.
Montée en puissance
Au printemps 2017 le sénateur Olivier Cadic entra dans la boucle en appui de ce projet.
A l’automne 2017, je parvins à faire intervenir la fondation à l’issue d’un conseil consulaire sur l’enseignement. Le projet pris une autre ampleur lors de la venue, le 1er décembre 2017, du sénateur Olivier Cadic à Amsterdam. Il organisa une réunion avec les parents et l’administration. A la suite de sa venue, un dialogue régulier s’opéra entre la fondation, les élus et l’administration afin de mener à bien ce projet essentiel. En 2017 j’avais écrit un article assez complet à ce sujet.
2018 : année charnière
Deux événements majeurs marquèrent cette année-là : la décision (prise en novembre 2017) de relocaliser l’agence européenne du médicament à Amsterdam suite au Brexit et, la volonté du président Macron de doubler le nombre d’élèves dans les établissements français de l’étranger à l’horizon 2030 !
Dès lors, cet alignement de planètes sembla mettre le projet collège Amsterdam sur orbite pour la plus grande satisfaction générale. En septembre 2018, l’AEFE reprit officiellement le projet et la fondation se mit en retrait.
2019 : l’année de l’officialisation
Fin janvier 2019, une réunion avec l’ambassadeur de France, le proviseur et le sénateur Cadic officialisa pour le public l’ouverture de la 6e à la rentrée de septembre 2019. L’objectif était de continuer d’ouvrir 1 classe par an et de chercher de nouveaux locaux. La possibilité de prolonger vers un lycée était évoquée, très prudemment certes, comme une suite toutefois logique à laquelle il fallait naturellement penser.
La problématique immobilière d’Amsterdam et de l’AEFE
L’ambassade et l’AEFE furent confrontées à la problématique immobilière d’Amsterdam. Les locaux, s’ils existent, ont un coût et l’AEFE n’avait pas réellement de budget à investir. Dès lors, une solution ne pouvait être envisagée qu’avec une aide, espérée comme probablement trop providentielle, des services de la mairie.
Les mois passèrent, sans qu’une solution ne soit trouvée, puis la crise du Covid arriva…
Fin 2020 Sana, désormais IEG entre dans la danse
A l’automne, l’ambassadeur de France nous convia à des réunions virtuelles nous alertant sur l’urgence tandis que l’AEFE avait informé de la fermure des classes de 6e et 5e à Amsterdam. Entretemps, un acteur privé de l’éducation agissait en arrière-plan pour trouver une solution durable.
Décembre 2020 : présentation du projet
L’acteur privé, dont le nom était sous embargo jusqu’au dernier moment, présenta son projet début décembre 2020 aux parents d’élèves, élus et administration en présence de monsieur Brochet, le directeur de l’AEFE. Lors de ces échanges et d’un entretien ultérieur avec monsieur Brochet, j’ai formulé mes regrets sur le déroulé et la gestion du projet avant l’arrivée d’IEG. Si je me réjouis naturellement qu’une solution pérenne soit trouvée, j’aurais aimé qu’un réel échange ait lieu avec plusieurs acteurs potentiels en toute ouverture ; cela dans l’intérêt des parents et de la communauté.
Premier trimestre 2021 : IEG s’installe
Dès septembre 2021 l’International French School d’Amsterdam ouvrira ses portes et proposera une nouvelle offre éducative aux Français et francophones (mais pas qu’eux) d’Amsterdam et ses environs.
L’école propose un enseignant bilingue français-anglais avec un apport en néerlandais de 2h par semaine dès la maternelle. Cette école se distingue par une ouverture sur le monde et l’international. Elle prône une éducation positive qui encourage la créativité et l’esprit d’entreprise.
Rentrée 2021 : quelques éléments à savoir
Pour cette rentrée à venir, l’Amsterdam French School ouvrivra de la petite section à la quatrième et compte poursuivre l’ouverture d’autres classes chaque année.
Ses locaux sont situés dans le quartier sud de la ville, là où se trouvait une unité de la British school.
Ses tarifs sont globalement plus élevés que l’école d’Amsterdam mais un effort a été fait sur les tarifs du secondaire qui ne diffèrent pas beaucoup. (9000 euros par an pour le primaire 10200 en secondaire).
Un BSO (garderie) est intégré à l’école et un service de repas chauds est également disponible en option.
L’école a demandé un statut partenaire à l’AEFE et cette demande sera traitée en urgence. Cela permettra ainsi aux familles qui le souhaitent et qui répondent aux critères de demander des bourses auprès du consulat général de France.
En conclusion
En tant qu’élue, je regrette le chemin sinueux pour parvenir à cette solution mais je ne peux que me réjouir de l’ouverture d’une offre d’enseignement allant de la maternelle à la terminale à Amsterdam, capitale des Pays-Bas. Je suis vigilante à l’égard des tarifs proposés et veillerai à ce que les familles qui en ont besoin puissent bénéficier des bourses scolaires. Pour finir, je suis également vigilante à la continuité de l’école Vincent Van Gogh à Amsterdam. Lors de notre entretien, monsieur Brochet nous a garanti cette continuité et assuré que des investissements seraient faits pour renforcer son attractivité.
Les préinscriptions sont ouvertes et se font ici.