La parole est à : Tiphaine Hubert et la librairie du Chat Noir

Lors de la dernière édition de la Parole est à nous étions allés à la rencontre de Yann Martineau, cette fois fois nous recevons Tiphaine Hubert, libraire, à l’occasion de l’ouverture très attendue de “La librairie du Chat Noir” à Amsterdam, la première librairie de livres d’occasion français et francophones à Amsterdam. C’est l’occasion rêvée d’un entretien !

Peux-tu te présenter brièvement ?

Je m’appelle Tiphaine, j’ai grandi dans le sud de la France et après une dizaine d’années sur Paris durant lesquelles je suis devenue libraire, j’ai déménagé à Amsterdam en 2018. Je vis avec mon mari, notre petit garçon de trois ans et nos deux chats. Je suis libraire et autrice.

Tiphaine, peux-tu nous parler de la librairie du Chat Noir ? Pourquoi ouvrir une librairie de livres d’occasion à Amsterdam ?

Comme je le disais, je suis libraire de métier. J’ai une quinzaine d’années d’expérience dans des boutiques très différentes et la suite de ma carrière est de diriger une structure. Il y a déjà des librairies qui proposent des livres en français à Amsterdam et certains bouquinistes ont quelques classiques mais il n’y avait pas encore de librairie de livres d’occasion dédiée aux livres en français. La communauté francophone est mouvante aux Pays-Bas et dans la dernière librairie dans laquelle j’ai travaillé, j’avais beaucoup d’appels pour donner des livres en français. De plus, ce système d’économie circulaire parle à mon âme écolo. C’est d’un mix de tout ça qu’est venu l’idée de la librairie du chat noir.   

Comment va fonctionner la librairie du Chat Noir ? Assortiment, achats etc ?

Je vois la librairie comme un tiers lieu. Un endroit où l’on va retrouver des têtes connues, où l’on peut passer pour boire un thé, prendre un café, fureter dans les rayons et échanger avant de repartir avec une bonne lecture. La dernière librairie où j’ai travaillé à Paris était non loin du Bataclan, je ne sais que trop bien combien un commerce de proximité peut-être précieux. La librairie du chat noir est avant tout une librairie généraliste. Vous y retrouverez les rayons habituels de la littérature, aux livres jeunesse en passant par les essais et les livres pratiques. Pour l’instant, le stock n’a été constitué que de dons.

Une communauté en or

Et je peux dire que la communauté francophone d’Amsterdam est très enthousiaste et je l’en remercie ! Quand la librairie sera sur les rails, je mettrai en place une politique de rachat des livres. Vous trouverez également quelques livres neufs. Des coups de cœur, des autrices et auteurs des Pays-Bas ou alors des maisons d’éditions plus discrètes que j’ai envie de mettre en valeur.

Tu disposes aussi d’un espace dédié aux rencontres peux-tu nous en dire plus ?

La librairie du chat noir, c’est déjà tout une communauté d’artistes, autrices, auteurs, dessinatrices et dessinateurs. Cela méritait bien une pièce pour organiser toutes sortes d’évènements. Il y aura des dédicaces mais aussi des tables rondes. Je souhaite organiser un bookclub du chat un mercredi par mois et le bookclub féministe les poilu.e.s y prendra ses quartiers le dernier mercredi du mois. Un samedi par mois j’organise un tricothé. C’est-à-dire un rendez-vous matinal où chacune et chacun amène son ouvrage. J’espère ainsi encourager la pratique du français et voir se mêler francophones et non francophones autour des livres sur les arts du fil. J’accueillerai divers ateliers, lectures et spectacles organisés par des tiers. Je compte aussi sur ma clientèle pour me parler de ses envies. Il y a tant de possibilités !

Nous ne résistons par à l’envie de t’interroger sur la rentrée littéraire. Quels sont tes coups de cœur ?

Figurez-vous que le nez dans mon stock, j’ai dû mettre de côté la rentrée littéraire. C’est la dure vie des libraires : on peut tout lire, mais  on est guidé par la priorité de notre boutique. Mais sur ma table de nuit, j’ai empilé le dernier Pauline Harmange, Aucune notification, sorti chez La fourmi éditions. Le nouveau roman de Maud Ventura, Célèbre, qui avait cartonné avec son grinçant premier roman, Mon mari. Et celui de Camila Sosa Villada, Histoire d’une domestication, cette autrice argentine dont j’avais adoré le premier roman aussi cru que poétique, Les vilaines. On en reparle après l’ouverture de la librairie !

Que pouvons-nous te souhaiter à toi et au Chat Noir ?

 De belles rencontres et de belles lectures ? Je crois que c’est ça, le métier de libraire. Il faut d’abord aimer les gens avant d’aimer les livres et il faut aimer raconter de belles histoires. De belles rencontres, de belles lectures et une longue vie. Ou sept, comme tous les chats !

Liens utiles :

La librairie du chat noir (@lalibrairieduchatnoir.ams) • Photos et vidéos Instagram

Le site de la Librairie du Chat Noir d’Amsterdam

A noter à la fondation Le Trait d’Union recevra avec plaisir Tiphaine lors de son prochain goûter culture du 20 octobre. Toutes les infos sont ici.

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